{FAN FICTION} Frères

Et bien voilà, une autre fan fic, les écrivains sont Arkh et moi-même.
Nous nous mettons encore d'accord sur quelques trucs, et let's go.

Il pleuvait. Les gouttes qui battaient sèchement le sol humide sonnaient comme des coups de fouets cruels et, debout au centre de ce massacre, je regardais mon frère. Lui aussi se tenait droit, et bien que de nombreuses taches de sang et de boue recouvraient son visage et son armure étincelante, il n'en demeurait pas moins fier et beau. Il tourna vers moi son regard triste et ravagé, et sourit d'un air résigné. Le tonnerre gronda.

- Qu'avons nous donc fait, ô mon Frère? me demanda-t-il en parlant plus fort que le vent.
Sa voix était brisée, et les épines que je lui connaissais étaient désormais perdues. Je détournai le regard des corps qui gisaient à nos pieds, mais je ne pus m'empêcher d'éprouver une sorte de contentement à la vue de leurs yeux inanimés qui me fixaient d'un air pitoyable.
- Je vois que tu souris, Arkhema, dit-il, s'approchant de moi en regardant le sol jonché de cadavres. Mais es-tu vraiment satisfait?
Il s'arrêta, tourna vers le soleil gris sa main, puis la rabaissa lentement, résigné.
- Tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais ici, mon Frère, continua-t-il, encouragé par mon silence. Tu n'as même pas réfléchi. Je pense que tout ce que tu voulais, Arkhema, c'était tuer ces gens.
Je bougeai enfin, conscient qu'il était mon tour de parler. Nous étions très proches, maintenant. Il me fixait de son regard bleu et gris très clair. Le vent qui s'était mis à hurler plus fort encore faisait virevolter ses longs cheveux noirs d'argent. Il me secoua doucement, puis me scruta d'un air inquiet à nouveau.
- Arkhema, tu vas bien?
Je lui tournai le dos et fit quelques pas, puis je stoppai doucereusement mon avance et ricanai d'un air étrange. Je lui fis de nouveau face, et son regard fut troublé, peut être même surpris.

- "Il est temps de finir ce long combat."
Je reserrais la paume sur mon arme, avancant d'un pas lent et dépassant mon frère, qui était toujours dans un état ... de satisfaction étrange.
- "Azalea" son rire s'acheva pour laisser place à un sourire narquois, confiant. "Tu as raison, finissons en".

Tout deux levèrent les yeux au ciel, le dernier rampart, l'arrêt final; la foudre déchirant le ciel pourpre, l'odeur du sang dans l'air, porté par une bise légère.
Pas à pas, se rapprochant de cette tour, la lame au foureau, enjambant les cadavres. Arrivé au pied de la tour, la pluie s'arrêta, le claquement du vent repris le dessus, effaçant chaque pensée comme si il les emportait dans sa fuite. Echapé à la mort, donner à la vie une dernière chance, il était temps...maintenant...

- "Arkhema..."
- "Hmm?"
- "Je l'aime encore". Il lui adressa un regard confiant, signe qu'il fallait y aller.

Les marches noires et grises du long donjon montaient dans une spirale qui me faisait penser à mon imagination et qui, étrangement, me laissait un aperçu de cendres. Je vaquai soudain à ces pensées errantes et vides, loin du temps et de l'espace actuel, quand une flèche siffla près de mon oreille. Je levai mes yeux délavés vers l'homme qui me regardait, paniqué, et sentit avant de le voir qu'il avait décoché une seconde flèche, qui elle, s'était plantée dans mon coeur. Je fixai ma blessure en affichant une légère grimace, mais l'indifférence l'emporta sur la douleur...
J'entendis un nouveau sifflement, et sentit vaguement un autre projectile s'enfoncer un peu plus haut que mon nombril ; curieusement, je me mis à rire et à pleurer et, agenouillé sur le sol, je crachais du sang qui s'étalait lentement à mes pieds.

Il y eut alors comme un coup de tonnerre et un hurlement retentit dans l'escalier, tandis que Azalea tuait les archers qui s'étaient résolus à m'assassiner.
Je sentis une douleur, cette fois saisissante et vivante, me traverser l'homoplate gauche, puis j'entendis un bruissement d'ailes et une plume écarlate et noire virevolta devant moi avant de se poser sur la petite flaque rouge qui s'était disposée là où j'avais laconiquement encaissé deux flèches. Puis, doucement d'abord, puis de plus en plus violemment, j'éprouvai une peine hurlante courir dans mon coeur blessé, puis dans mes bras et dans mes jambes, et enfin sur mon visage qui me sembla brûler vivement. Je regardai mes mains et vit qu'elles étaient rouges et blanches comme neige...

Quand le chemin fut dégagé, Azalea se tourna vers moi et je vis pour la deuxième fois une marque de surprise dans son regard.
- Arkhema... tu... qu'est-ce que... ton visage ! et... tu as une aile noire à droite, je... qu'est-ce que cette... oh mon Dieu...
Je me levai, touchai mon dos, et constatai que mon homoplate droite n'était pas munie d'ailes, mais qu'une entaille profonde y était restée béante. Je sentis également une grande faux noire fixée telle une épée à deux mains et la portai de ma main droite, laissant l'autre libre.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? me demanda-t-il, pétrifié. Tes yeux ! rouges...
Je souris et dis d'une voix qui n'était pas la mienne :
- Un ange, sans coeur, qui n'a qu'une aile.

D'un geste rapide j'attaquai mon ami et lui portai un violent coup à la poitrine, qui perça son armure et lui déchira le corps d'une blessure profonde. Il tomba en arrière, adossé à une des marches. Je courai jusqu'au sommet de la tour, tuai tous les opposants et arrivai dans la chambre de la belle... la chère et tendre de mon frère d'armes. Elle se leva de sa petite chaise de bois et me regarda, confuse...

- Argh...
Je crachais un peu de sang...
- Pff qu'est-ce qui lui arrive, quelle force...je sens le mal qui nous entoure...endroit maudit.

Je saisi mon épée rougeâtre ensanglantée, et pris le même chemin que mon frère, avancant d'un pas lent, ralenti par cette blessure qui semblait me brûler de l'intérieur.

Des dizaines de cadavres éparpillés dans les escaliers, soudain le bruit d'une corde qui se tend se fit entendre. Un archer! Il avait du réussir à se cacher.
Schlong. La flèche tournant sur sa pointe, fendi l'air pour venir s'exploser sur mon épée que j'avais placé à temps devant mon coeur.

D'un geste de la main, j'utilisais le peu de force qui me restait pour faire brûler sur place cet éffronter.
Aie...je perdais mes forces, comme si...comme si...je n'arrivais même pas à trouver les mots.

Continuer mon ascenssion, en vascillant, je n'en pouvais plus, à genoux appuyé sur mon épée, que se passait-il...